Depuis la Pentecôte, l’Église est… métisse
Cinquante jours après sa résurrection, dix jours après son ascension, la promesse de Jésus à ses Apôtres s’accomplit. L’Esprit est descendu : c’est la Pentecôte (cf. Act. 2, 1+). Deux séquences constituent cet évènement : la première est constituée de ce qui se passe à l’intérieur du Cénacle : bourdonnement suivi de l’apparition des langues de feu qui se posent sur chacun des disciples. La deuxième est constituée d’un double événement extraordinaire : le miracle des langues et le miracle d’audition. Les Apôtres, tous Galiléens, parlent en langues nouvelles, et ceux qui les écoutent, même des non-Galiléens, les Juifs de toutes les origines de la terre, les entendent chacun dans son dialecte, dans sa langue maternelle. La Pentecôte, dans son élan universaliste, pour corriger la division de la tour de Babel (cf. Gn 11,1-9), où la race des hommes, embrouillée dans son unique langue originelle, s’est dispersée à cause de son unième péché d’orgueil, veut rassembler les hommes de toutes les langues, origines et cultures au sein d’une seule famille ou d’une seule communauté d’appelés : c’est l’Eglise. Ainsi à Pentecôte, l’Église naissante, rassemblant les hommes de toutes les origines, à travers une intercompréhension linguistique, s’avoue non pas mono-culturelle, mais pluriculturelle et, par conséquent, pluriraciale : elle est donc métisse. Voilà pourquoi, l’on peut tenter d’affirmer que depuis Pentecôte, l’Église est métisse. Elle l’est du fait de la pluriculturalité, de l’interculturalité et de l’inclusivité dont elle donne l’air. Ainsi, les 3 000 personnes environ, qui s’étaient converties pour se joindre aux Apôtres, ce jour-là (cf. Act. 2, 41), sont-elles supposées représenter les hommes de toutes les origines qui suivaient les Apôtres dans leurs patois et langues maternelles.
Père André Otshudi