Eglise métisse : préparer au baptême à Trappes
Alain Oura est d’origine ivoirienne. Fort de son expérience à la paroisse de Trappes où il prépare des adultes au baptême, il participera aux Assises 2019 Eglise métisse, le lundi 10 juin. Il animera l’atelier catéchuménat des adultes.
Baptisé avec ses 3 enfants
Alain a 51 ans. Il est né en Côte d’Ivoire dans une famille pratiquante. Il n’a cependant pas été baptisé enfant car il préférait le foot au caté. A l’âge de 13 ans, il est venu en France habiter chez un frère aîné. En 1990, il a épousé Claudine, d’origine ivoirienne également. Elle avait été baptisée mais n’avait pas fait sa première communion. Ils sont pourtant passés à l’église en prenant l’engagement d’élever leurs enfants dans la foi. Au début de leur mariage, en Seine-Saint-Denis, ils ont fréquenté une Eglise évangélique. Plus tard, dans l’Oise, ils ont cessé toute pratique religieuse, si ce n’est le Notre Père récité ensemble chaque soir. Leurs 3 enfants n’ont pas été baptisés bébé. La famille est arrivée à Trappes en 2002. Claudine gardait le désir du baptême pour ses enfants. En allant se renseigner à la paroisse, elle a appris que les adultes comme les enfants pouvaient se préparer aux sacrements du baptême et de l’eucharistie. Les enfants ont ainsi été inscrits au caté et les parents au catéchuménat des adultes. L’année suivante, en 2008, Alain et ses 3 enfants ont reçu la grâce du baptême et Claudine a fait sa première communion.
Préparer les adultes au baptême
Une fois baptisé, Alain est devenu lui-même accompagnateur pour la préparation des adultes au baptême. Il a d’ailleurs été responsable de l’équipe pendant 4 ans. Alain insiste sur le bonheur qu’on a d’être croyant. Il veut d’abord annoncer par tout son être un Dieu qui rend heureux et souriant. Les personnes accompagnées vers le baptême à Trappes sont d’origine et de niveau d’étude très divers. Elles ne maîtrisent pas toutes le français. Il ne s’agit pas d’annoncer une foi intellectuelle mais de vivre au sein du groupe des moments de qualité : dire bonjour de manière chaleureuse, prendre un chant ou au contraire se tenir en silence. L’important, c’est la présence des uns aux autres qui dit quelque chose de la foi. Cela vaut aussi pour les assemblées du dimanche. Certains fidèles participent sans comprendre ce qui est dit. Ils reçoivent quelque chose à travers la communauté rassemblée.
Communauté africaine
En Côte d’Ivoire, la messe est une fête : on prend son temps ; on célèbre le Seigneur. Alain se réjouit de la présence à Trappes d’une chorale paroissiale africaine qui anime la messe de temps en temps. Elle permet aux Africains de se sentir reconnus et de venir en plus grand nombre. Le but n’est pas d’entretenir une nostalgie du pays, mais de permettre à la liturgie de rejoindre les personnes pour que le message s’incarne. Cependant, Alain a conscience que les Africains ne sont pas tous complètement satisfaits. Certains ont l’impression que la fraternité ne se vit pas de façon concrète et réelle. Du coup ils se tournent parfois vers les évangéliques. D’autres restent passifs sans prendre spontanément d’initiatives. Ils ont tendance à rentrer chez eux après la messe. Alain pense que la mission des leaders est de favoriser la participation active du plus grand nombre.
Importance de la diversité
Pour Alain, la diversité à la paroisse de Trappes est bénéfique. Ça donne envie de venir voir. Il aurait aimé que la messe dominicale soit parfois précédée d’une demi-heure de louange selon la sensibilité du Renouveau charismatique. A la messe, il ne voudrait pas d’une homélie qui galvanise, moralise, culpabilise ou infantilise. Elle doit faire grandir et avancer vers une vie plus responsable. Il est réticent à des assemblées trop ethniquement homogènes. « Qui sont mes frères ? Qui est ma mère ? » demande Jésus. « Ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique ». L’objectif n’est pas de rester tout le dimanche avec des personnes proches culturellement mais plutôt de venir et de repartir pour porter le message à l’extérieur.