Ensemble pour une culture de la rencontre

Notre engagement dans Eglise métisse se nourrit d’une double conviction. La première est au centre de notre foi : « La foi est une rencontre avec Jésus, et nous devons faire ce que Jésus fait : rencontrer les autres » (Pape François, Homélie de la veille de la Pentecôte 2013). La seconde lui est liée ; elle tient à la réalité de notre société française et de nos quartiers : contribuer à la fraternité passe par la construction de l’amitié sociale au-delà de nos cercles parfois étroits en allant à la rencontre les uns des autres, riches que nous sommes de nos cultures et expériences différentes.

Le « métissage » ou la fécondité de la rencontre

C’est bien cette fécondité de la rencontre qu’exprime le mot « métisse » : issu du latin mixtus qui dit le mélange, il parle d’abord du fruit de l’union entre hommes et femmes d’origines différentes mais, plus largement, il évoque la richesse des croisements, des sorties de soi vers l’autre et de ce qu’apporte la communion d’êtres variés appelés à la fraternité.

Reconnaissons-le simplement : notre hyper-modernité est guettée par deux tentations opposées : celle du repli sur soi, nourrie souvent par l’ignorance et la peur de l’autre ; et celle, en apparence opposée, d’une globalisation uniformisante qui lamine les cultures et arrache les racines vivantes. Dans les deux cas nous finissons à vivre les uns à côté des autres sans nous connaître ni nous reconnaître pleinement. Nos vies s’appauvrissent.

L’Église métisse : ni repli sur soi, ni uniformisation

Eglise métisse veut contribuer, avec d’autres, à une troisième voie : celle du tissage par le métissage ! Il s’agit en effet d’accueillir comme une richesse cette diversité des cultures et des individus, sans pour autant renoncer à la relation ni même à l’universalité. En nous tournant vers les autres – dans une con-versation qui suppose un travail de con-version – nous nous découvrons frères, parties prenantes d’une même communauté. Il devient possible de faire dialoguer l’attachement à ce que chacun a de propre et l’ouverture à ce que nous avons en commun : « Il n’est possible d’accueillir celui qui est différent et de recevoir son apport original que dans la mesure où je suis ancré dans mon peuple, avec sa culture » (Pape François, Fratelli Tutti, 143)

Nous sommes convaincus que la clef du commun – pour l’Eglise comme pour la nation et pour nos territoires – passe par la rencontre qui permet d’allier le bonheur de l’hospitalité avec celui du dialogue entre frères. Dans l’Evangile Jésus se découvre comme le maître de la rencontre ; il enseigne à rencontrer autrui comme il est et dans tout ce qu’il est.

Ouvrir un « chantier » culture de la rencontre

C’est pourquoi nous voudrions ouvrir ce « chantier » qu’est la promotion de la culture de la rencontre. Il s’agit bien sûr de nous former les uns les autres à cette manière d’être les uns avec les autres qui consiste à prendre soin des liens, partout où nous sommes ; et dans ce domaine nous avons beaucoup à apprendre des cultures expertes en relations et à redécouvrir les rites de la rencontre. Mais nous avons aussi à devenir inventifs pour permettre à chacun de vivre de vraies expériences de rencontre : cela passe par des paroisses ouvertes mais aussi par des initiatives dans nos quartiers (repas partagés, temps de témoignages et de fêtes, équipes métisses, …) pour que la diversité se fasse union féconde et communion.

Voulez-vous participer à ce chantier avec nous ?

Jean Caron

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