Lettre du pape François sur Saint Joseph
Voici deux nouveaux extraits* de Patris corde, la lettre sur saint Joseph que le pape François a adressée, le 8 décembre 2020, à tous les catholiques.
Saint Joseph, père dans l’obéissance
Dieu a révélé à Joseph ses desseins par plusieurs songes. Très troublé par la grossesse incompréhensible de Marie, il ne veut pas « l’accuser publiquement » mais décide de « la renvoyer en secret » (Mt 1, 19). Dans le premier songe, l’ange lui dit : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 20-21). Sa réponse est immédiate : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1, 24). Grâce à l’obéissance, il surmonte son trouble et sauve Marie.
Dans le deuxième songe, l’ange demande à Joseph : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr » (Mt 2, 13). Joseph ne se pose pas de questions concernant les difficultés qu’il devra rencontrer, il n’hésite pas à obéir : « Il se leva dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode » (Mt 2, 14-15).
Dans chaque circonstance de sa vie, Joseph a su prononcer son “fiat”, tout comme Marie à l’Annonciation. Dans son rôle de chef de famille, Joseph a enseigné à Jésus à être soumis à ses parents (cf. Lc 2, 51), selon le commandement de Dieu (cf. Ex 20, 12). Ainsi, Jésus a appris à faire la volonté du Père à l’école de Joseph.
Saint Joseph, père dans l’accueil
Joseph accueille Marie sans fixer de conditions. Il se fie aux paroles de l’Ange. Des évènements dont nous ne comprenons pas la signification surviennent dans notre vie. Notre première réaction est souvent la déception et la révolte. Joseph laisse de côté ses raisonnements pour faire place à ce qui arrive et, aussi mystérieux que cela puisse paraître, il l’accueille, en assume la responsabilité et se réconcilie avec sa propre histoire. Si nous ne nous réconcilions pas avec notre histoire, nous ne réussirons pas à faire le pas suivant parce que nous resterons otages de nos attentes et des déceptions qui en découlent.
L’accueil est un moyen par lequel le don de force qui vient du Saint Esprit se manifeste. Seul le Seigneur peut nous donner la force d’accueillir la vie telle qu’elle est, de faire la place à cette partie contradictoire, inattendue, décevante de l’existence. Jésus est venu parmi nous pour que chacun se réconcilie avec la chair de sa propre histoire, même quand il ne la comprend pas complètement.
Ce que Dieu a dit à notre saint : « Joseph, fils de David, ne crains pas » (Mt 1, 20), il semble nous le redire. Il faut laisser de côté la colère et la déception, et faire place à ce que nous n’avons pas choisi. Accueillir ainsi la vie nous introduit à un sens caché. La vie peut repartir miraculeusement si nous trouvons le courage de la vivre selon ce que nous indique l’Évangile. Et cela même si certaines choses sont désormais irréversibles. Dieu peut faire germer des fleurs dans les rochers.
Prière à saint Joseph
« Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé.
Le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux.
Vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’enfant divin de votre virginale épouse, est béni.
Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous, dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort.
Amen. »
*NB : Les extraits sont en partie modifiés et retravaillés pour en faciliter la lecture. Vous pouvez en retrouver facilement l’intégralité sur Internet : http://www.vatican.va/content/francesco/fr/apost_letters/documents/papa-francesco-lettera-ap_20201208_patris-corde.html.