Patience, confirmée à la Pentecôte 2020

La joie de la première communion

Je m’appelle Patience. J’ai été baptisée à l’âge de 3 mois à Boma en RDC où je vivais avec mes parents dans une famille de 7 enfants très croyante et très pratiquante. A l’âge de 10 ans, j’ai reçu ma première communion à Kinshasa. C’était le Jour de Pâques. J’ai ressenti une joie immense. Depuis, chaque année, à Pâques, je prie spécialement le Seigneur, je Le remercie pour ce jour de ma première communion : « Si Tu me gardes encore, l’année prochaine, je Te dirais encore Merci. » 

J’ai perdu mes parents dans les conflits armés de la RDC. Une tante nous a recueillis. A Kinshasa, j’avais un lien très fort avec ma paroisse. Elle était devenue ma famille. Il y avait beaucoup d’activités d’éducation pour les jeunes. De même à Brazzaville où je me suis installée après mon mariage. Les familles vivaient ensemble. La paroisse nous offrait une certaine sécurité, les religieux prenaient soin de nous, tandis que nous participions aux nombreuses œuvres de l’Eglise comme pour les enfants orphelins dans les rues. Un religieux qui me voyait prier le rosaire tous les jours m’a dit « Tu as la Foi ! » Ça m’a encouragée. Aujourd’hui, je suis encore en lien avec ma paroisse au pays.

L’arrivée difficile en France

Dans les années 90, j’ai vécu avec la violence et le sida autour de nous. Des religieuses m’ont aidée à partir pour le Maroc, puis la France. Je suis arrivée à Mantes-la-Jolie en 2012. Pendant des mois, je n’ai pas pu joindre ma famille au pays. Je vivais très isolée, avec la peur du dehors et d’importants problèmes de santé. J’ai été envoyée à Saint-Germain-en-Laye en 2016 où je vivais toujours enfermée.

En 2018, il y a eu une animation de quartier, Bel Air Plage, à laquelle m’a invitée une compatriote. C’est en sortant ce jour-là que j’ai vu la porte du Secours Catholique ouverte. Ça m’a fait beaucoup de bien. A côté des soins, il y avait la conversation et ma foi. On m’a proposé de rejoindre l’équipe fraternelle. A la première réunion, on m’a parlé de la confirmation. J’ai alors éprouvé une très grande joie. C’était ce qui me manquait. Je pourrais enfin achever le chemin tant désiré de l’initiation chrétienne, être confirmée et en paix, vivre avec Dieu en vérité.

« Je me sens libre »

Tous les jours, je priais la Vierge. Ma vie de Foi, c’est la prière, lire la Parole de Dieu. Les psaumes me touchent particulièrement et les Evangiles. Avec l’équipe fraternelle, j’ai découvert le partage de la Parole de Dieu. J’ai appris à vivre plus profondément les temps liturgiques comme le carême et l’avent, j’ai pu participer en confiance au partage des expériences de chacun, approfondir ma foi, ma relation à Dieu et ma prière. Là, je me sens libre. Dans l’éducation religieuse que j’ai reçue au pays dans les années 1980 à 2000, j’avais très peur de pécher, de faire des choses qui peuvent conduire à la mort. Cette peur était parfois mélangée à l’héritage des croyances ancestrales.

Je garde aussi un magnifique souvenir du pèlerinage de Lourdes. J’aime beaucoup la Vierge. Elle nous conduit à son Fils Jésus Christ. Elle intercède pour nous et pour tous les hommes, comme à Cana. A Lourdes, on est tous unis dans la foi. Il y a toutes les nationalités. J’ai vu des jeunes s’occuper de personnes malades et âgées. Ça m’a touchée, comme ce que j’ai fait enfant en Afrique.

« Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu »

Je vais être confirmée à la veillée de Pentecôte à l’église St-Léger de St-Germain-en-Laye. Avec la confirmation, la joie de ma première communion va être renouvelée en moi et ma foi augmentée. Mon attente a été allongée par la crise sanitaire du Codiv-19, mais elle ne sera pas déçue. Mon désir est resté si vif en moi, cette promesse de plénitude de vie, une certitude de foi.

Avant, je vivais très isolée, fermée. Maintenant, je suis heureuse de découvrir les autres, de les rencontrer. Quand je lis la résurrection de Lazare, je sais que c’est pour moi. C’est ma Foi. « Si tu crois tu verras la Gloire de Dieu. » « Parce que tu m’as vu, tu crois ! » dit Jésus à Thomas. Je n’ai pas vu, mais je crois. Et sur ce chemin de confiance, Dieu est là, tout près de nous, les autres aussi. Dieu est présent dans ma vie, dans tout ce que je fais. Il est avec moi, Il me donne la force et me soutient.

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs requis sont indiqués *