Soldats de toutes origines pendant la guerre 1914-1918
Pendant la Première Guerre mondiale ont combattu sous le drapeau tricolore des soldats de toutes origines. Cette guerre peut ainsi être vue comme un événement fondateur pour notre pays dans sa physionomie actuelle.
Le texte ci-dessous a été lu, accompagné de photos projetés, lors de la commémoration de l’armistice, le 11 novembre 2021, dans l’église de Plaisir.
Une guerre terrible
Que fêtons-nous le 11 novembre ? Nous fêtons la fin d’une terrible guerre au terme de laquelle l’Alsace et la Lorraine sont revenues à la France après en avoir été arrachées 50 ans plus tôt. Nous fêtons la fin de l’effusion du sang de tant d’hommes morts au combat sans oublier les victimes civiles. Le sang qui a trop coulé a plongé dans le deuil et les larmes un nombre immense de familles des deux camps. Nous fêtons notre attachement à la patrie pour laquelle il est parfois nécessaire de risquer sa vie et même de la perdre.
Mais nous sommes obligés de nous poser la question : tant de souffrances et de sacrifices étaient-ils bien nécessaires ? Les générations qui ont suivi la Guerre de 1914-1918 et celle de 1939-1945 ont voulu s’appuyer sur le sang versé pour construire une paix durable. Ils y ont en partie réussi et nous les en remercions.
Des combattants de toutes origines
Nous nous rappelons que le sang qui a coulé à l’ombre du drapeau tricolore n’était pas seulement celui de jeunes issus des villes et des campagnes de Métropole.
Auprès des poilus de l’Hexagone sont tombés des hommes venus des Antilles et de la Réunion, des Maghrébins combattant dans les Régiments de Tirailleurs Algériens et Marocains, des hommes d’Afrique de l’Ouest et Centrale dans les Régiments de Tirailleurs dits Sénégalais, des Tirailleurs Malgaches de Madagascar, des Tirailleurs Anamites d’Indochine, des Indiens de Pondichéry. Ce fut une guerre mondiale par l’ampleur des combats mais aussi par la multitude des peuples engagés.
Aujourd’hui cette multitude se retrouve sur le territoire métropolitain. Au combat de la paix toujours à reprendre s’ajoute un autre combat à mener, celui de l’unité de la nation et de l’intégration des personnes de toutes origines. Nous voulons ne former qu’un seul peuple malgré la grande diversité de nos origines, une seule nation avec un destin commun.
En Jésus les victimes deviennent fécondes
C’est la fierté de nos paroisses d’être des lieux de rassemblement où déjà se vit la communion entre personnes de cultures différentes. Nous voulons aussi être un germe d’une communion plus large dans le dialogue fraternel qui nous unit à ceux qui ne croient pas et à ceux qui croient autrement. Jésus est mort les bras en croix pour rassembler la multitude des hommes. Le sang qui a coulé souvent d’une manière absurde trouve en lui un sens et une fécondité nouvelles. Les vies brisées du passé deviennent semences de résurrection pour un peuple nouveau.
En union de cœur avec les croyants d’autres religions et les incroyants, nous prions pour que notre territoire national devienne un lieu où se vivent pleinement la liberté, l’égalité et la fraternité.