Pâques : passer des ténèbres à la lumière

Chers amis du projet Église métisse

Cet envoi de la Newsletter vous rejoint dans l’octave de Pâques. J’espère que malgré les conditions sanitaires et la morosité ambiante, vous avez pu goûter la joie de Pâques ; ou plutôt, devrais-je dire, en raison de ces conditions et de cette morosité.

Pâques, victoire sur l’adversité

En effet, la fête de Pâques c’est, comme nous le rappelle Yvel, la célébration de la victoire définitivement acquise par le Christ sur tout ce qui vient abimer la vie, même si les effets de cette victoire ne se déploieront totalement qu’à la fin des temps.

Beaucoup de fidèles ont reçu une grâce particulière en célébrant la veillée pascale tôt le matin. Elle commençait dans la nuit et s’achevait dans la lumière du jour, comme à Sartrouville pour le baptême de Rachelle dont nous avions recueilli le témoignage quelques jours auparavant. Chaque dimanche, nous fêtons la résurrection et notre groupe de travail Liturgie métisse s’emploie à faire de cette Pâques hebdomadaire un jour de fête pour le Seigneur, une louange qui unisse tous les peuples comme cela est annoncé dans l’Apocalypse.

Les plaies du Christ ressuscité

Lorsqu’il apparait à ses disciples, Jésus ressuscité montre ses plaies pour se faire reconnaître. Il invite même Thomas à les toucher et à mettre la main dans son côté. Et Thomas passe alors de l’incrédulité à la foi. Notre foi chrétienne nous permet d’examiner le passé, glorieux ou douloureux, le nôtre ou celui des peuples auxquels nous appartenons, sans nous laisser enfermer dans des postures orgueilleuses ou victimaires.

Notre Église métisse, telle que nous la vivons dans nos assemblées dominicales, est le fruit d’une histoire parfois tourmentée et douloureuse qu’il importe de connaître. C’est pourquoi, dans cet envoi, nous inaugurons une série d’articles historiques sur le passé de notre pays et sur ce qui fait qu’aujourd’hui des populations d’origines si diverses se retrouvent en désir de fraternité pour ne former qu’un seul peuple.

Nous aurons ainsi l’occasion dans de futurs envois d’examiner l’histoire douloureuse de l’esclavage. La commémoration du 23 mai consacrée aux victimes de l’esclavage colonial peut déjà devenir dans nos communautés source de fécondité et d’unité en Christ. De même que les plaies du Christ ressuscité sont devenues le signe de sa miséricorde, de même les stigmates de l’esclavage peuvent devenir source d’une communion en Christ qui rayonne sur notre société divisée.

La Pâque de saint Joseph

« D’Égypte, j’ai appelé mon fils » (Matthieu 2, 15). L’évangéliste saint Matthieu voit dans la fuite de la Sainte Famille en Égypte puis dans son retour en Galilée après la mort d’Hérode comme une Pâque qui prolonge celle du peuple hébreu avec Moïse et annonce celle de Jésus. Il y a quelque chose de pascal dans la vie de saint Joseph et dans la mission qu’il accomplit au profit de Marie et de Jésus.

Le pape François a donné à l’Église une belle lettre apostolique, « Patris corde », par laquelle il vient éclairer nos vies à la lumière qui se dégage de celle de saint Joseph. Nous aimons l’invoquer « dans nos soucis de famille, de santé et de travail » mais c’est toute une spiritualité pour les humbles que le pape nous propose, ceux qui passent inaperçus mais sont indispensables.

Saint Joseph est source particulière d’inspiration et de grâces pour les époux et pères de famille ainsi que nous le rappelle l’initiative originale du groupe « Patris corde » qui a uni pendant 7 dimanches des hommes de France et d’Afrique.

Chers amis, à vous, vos familles et vos proches, vos collègues et vos connaissances, toute l’équipe du projet Église métisse souhaite une joyeuse fête de Pâques dans l’action de grâce pour celui qui nous fait passer des ténèbres à son admirable lumière !

P. Thierry de Lastic

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